Encore un festival d’art contemporain en Afrique ? À quoi ça sert ? Le Salon Urbain de Douala offre une réponse inédite : l’art contemporain pour « réhumaniser » la ville. Organique, assourdissante, poisseuse, la capitale économique du Cameroun est comme toutes les mégalopoles africaines, invivable. Urbanisme anarchique, transports publics inexistants, chaussées défoncées, poubelles à ciel ouvert : ce sont quelque 2 millions de Doualais qui chaque jour la subissent avec fatalité.
Ici, le SUD (Salon Urbain de Doula), festival triennal d’art public, se conçoit comme un défi à l’apathie culturelle ambiante. Des oeuvres d’art érigées comme des moulins à vent contre l’invasion des panneaux publicitaires aux slogans carnassiers et aux sourires simplistes.
Doual’art, centre d’art contemporain promoteur du festival, a essaimé seize chantiers. Cette tentative osée parie sur la réappropriation – pour emprunter un concept cher à Kader Attia, formidable artiste franco-algérien présent à Douala – de l’espace public par ses usagers. Simon Njami, commissaire général, résume ainsi cette « idée simple « : « en réalisant des oeuvres publiques, inviter les habitants (…) à entrer dans l’âge contemporain sans heurts, sans discours ni concepts, (…) et se réapproprier ce qui fut un jour leur patrimoine. »
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