Les Instantanés Décalés

13 avril 2012

BAMAKO 2011 : pas de « happy end » pour le « fairy tale »

Filed under: Exposer & fêter — Isabelle Gourmelon @ 5:24
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Novembre 2011. Il y a deux « Nous » à Bamako :

– celui de la représentation de soi, un « Nous » autorisé, institutionnel, patrimonial,

– et celui du «c’est-mieux-à-plusieurs », un « Nous » du réchauffement collectif.

Cette année comme toujours,
nous sommes là sans raison,
nos avis sont sans valeurs,
nous ne sommes qu’un public désintéressé…

Comme tout le monde, le thème «Pour un monde durable », éculé sur les bancs du politiquement correct, ne nous a pas emballé. Du vent, on vend l’air du temps ! D’autant moins convaincus que la plupart des travaux proposés semblait plutôt explorer le sujet « Contre ce monde de merde ».  La documentation de crimes contre l’environnement où errent des victimes impuissantes (et d’où les responsables sont étrangement absents), cannibalise le sujet dans son acception la plus évidente. L’art comme « stimulant de la vie »  qui s’approprie, s’empare du monde et le subjugue en imposant des formes nouvelles, en exploitant les circonstances, ne nous a pas fait sentir Bamako autrement.  Ces Rencontres ont échoué à dramatiser notre réalité. Le monde n’a jamais dépassé le monde !

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20 novembre 2009

DÉMOCRATISATION : l’alibi schizophrène

Filed under: Voir & revoir — Isabelle Gourmelon @ 6:10
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« Hein ? » , « connais pas », « le truc-là ? Non j‘irai pas ». Dans la rue, les Bamakois ignorent les Rencontres de Bamako; Les quelques reportages de la télévision nationale et les rares affiches placardées sur les grands axes n’ont pas suffi à mobiliser les citadins. La gratuité des lieux d’exposition non plus n’a pas fait recette : c’était pourtant un argument de poids à la veille de Tabaski, la sacrosainte fête musulmane du mouton, où ovins et vêtements neufs sont non négociables. La Biennale de la photographie reste donc pour les 2,2 millions de Bamakois un mirage.
Etrange indifférence pour un événement vieux de quinze ans ! D’autant plus que la démocratisation de la photographie africaine est inscrite dans l’ADN des Rencontres depuis leur création. Comment pourrait-il en être autrement d’un événement financé exclusivement par les coopérations française et européenne (900.000 euros en 2009) dans un des pays les moins avancés (nouvel euphémisme onusien à la mode) ? (more…)

MALI BLUES

Filed under: Voir & revoir — Isabelle Gourmelon @ 5:12
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Le Mali, terre de photographie. Une Biennale internationale, une école de photographie, deux monuments (Seydou Keïta et Malik Sidibé) et 200 photographes professionnels. Cette année, six Maliens sont en compétition, soit autant que le Nigeria et un de moins seulement que l’Afrique du Sud. Le Mali se hisse ainsi à la hauteur des deux poids lourds de la photo africaine. En plus, une exposition spéciale, « zoom sur le Mali » présente sept photographes locaux.
« Samuel (Sidibé, directeur du musée national et nouveau délégué général de la Biennale) a bataillé fort pour que nous soyons présents », note Amadou Keita, photographe malien exposé au Palais de la Culture. Et les officiels s’en félicitent : « la coopération constructive avec le ministère de la culture du Mali qui a permis de recomposer l‘organisation de la manifestation et de l‘inscrire davantage dans le paysage culturel du pays », Olivier Poivre d’Arvor, directeur de Culturesfrance. « Les Maliens voulaient être plus étroitement associés », concède Laura Serani, directrice artistique des 8èmes Rencontres. (more…)

LA FRONTIÈRE DU QUOTIDIEN : un vrai bol d’air

Filed under: Voir & revoir — Isabelle Gourmelon @ 4:11
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Bamako 2009 se drape, jour après jour, dans un flou artistique oppressant. Comme des photos voilées déroulées au ralenti sur la ville des photos. Aucun « off » pour rafraîchir notre torpeur. Aucune surprise pour paver l’itinéraire, routinier déjà, des festivaliers : hôtel, musée national, hôtel. On est loin de l’underground bruyant, qui choque, dérange ou réjouit. Les artistes non sélectionnés sont muets. Les « Contours » qui sillonnaient les éditions précédentes ont disparu sans héritier.
Il parait que cette année, le « Off » a été sacrifié sur l’hôtel du « in » par crainte d‘une concurrence déloyale. Off the record bien sûr ! Mais qui peut croire à une querelle si mesquine entre des défenseurs proclamés de la promotion et de la démocratisation de l‘expression artistique dans les pays ancrés sur la voie du développement ? Non, les aléas techniques sont une thèse bien plus crédible… (more…)

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